L’usage du papier comme élément de décor intérieur est particulièrement ancien en Suisse, en particulier alémanique. Dès la seconde moitié du XVIe siècle, des Fladerpapier, imitant les veines du bois et décorés d’impressions reprenant des motifs de marqueterie, sont posés sur des boiseries ou des plafonds. Mais on ne peut à proprement parler de papier peint au sens moderne du terme, à savoir un rouleau de papier peint décoré de motifs imprimés en détrempe.
Il faut attendre les années 1760-1770 pour voir cette activité née en Angleterre imposer ses produits en Suisse. Le papier peint connaît dès lors un essor extraordinaire sur le continent, en particulier à Paris. On y compte en 1789 plus de 40 papetiers pour meuble. Bien moins coûteux que les décors traditionnels, adapté au phénomène nouveau de consommation, le papier peint connaît une vogue qui l’introduit jusque dans les maisons princières.
Ce sont les produits fabriqués en France que l’on retrouve utilisés dans de nombreuses maisons de maître en Suisse, en particulier en Suisse romande, dont Mézières en est un très bon exemple.
Le Musée du papier peint compte douze chambres et salons tapissés principalement avec des papiers peints du XVIIIe et XIXe siècle. Ce décor constitue une vraie richesse et présente un grand intérêt historique en tant que témoin des goûts et mœurs d’une époque.
Très peu d’ensembles de papiers peints encore en place sont parvenus jusqu’à nous, non seulement en Suisse, mais aussi sur le plan international. C’est une telle rareté qui a justifié la protection et la restauration de ces papiers peints exceptionnels.